Depuis que j’habite en Slovaquie, j’ai appris la langue locale. Je ne la parle pas couramment, mais je me débrouille bien. C’est une belle langue que j’apprécie beaucoup, mais elle est malheureusement méconnue : combien de non-Slovaques seraient capables de reconnaître du slovaque ? Je vais donc exposer quelques raisons de l’apprendre et, pour ceux qui seraient intéressés, je donnerais quelques pistes pour l’apprendre.
À quoi ça ressemble ?
À quoi ressemble le slovaque ? Au russe ? Au polonais ?
Le slovaque appartient à la famille des langues slaves occidentales, comme le tchèque et le polonais, qui sont très proches. Il est également assez proche des autres langues slaves (russe, ukrainien, serbo-croate, etc.) pour permettre un minimum de compréhension. Il n’a rien à voir avec le hongrois, qui est parlé dans le pays d’à côté mais qui appartient à une famille complètement différente : le hongrois n’est pas plus compréhensible pour un Slovaque que pour un Français. Au cours de son histoire, le slovaque a aussi emprunté des mots à l’allemand, au latin, au français, au hongrois, etc.
Le slovaque peut parfois sembler monotone (l’accent tonique n’est pas très marqué et est toujours sur la première syllabe), mais je trouve que c’est une belle langue. Les voyelles peuvent être longues ou courte, ce qui contribue au rythme des phrases. Il est difficile de décrire une langue à l’oral, écoutez plutôt l’une des chansons que je propose à la fin de cet article.
À l’écrit, le slovaque est reconnaissable parce qu’il utilise un grand nombre d’accents et pas mal de consonnes. Vous pouvez aller voir n’importe quel article de Wikipédia en slovaque pour vous faire une idée. Fait intéressant, le slovaque a le plus long alphabet parmi les langues d’Europe : 46 lettres (a á ä b c č d ď dz dž e é f g h ch i í j k l ĺ ľ m n ň o ó ô p q r ŕ s š t ť u ú v w x y ý z ž).
Pourquoi apprendre le slovaque ?
Je pense qu’il est inutile de lister tous les avantages d’apprendre une langue en général, mais pourquoi apprendre une langue parlée par cinq millions de personnes dans un seul pays ?
- Deux langues pour le prix d’une. J’exagère un peu, mais le tchèque et le slovaque ont une relation particulière : ce sont deux langues extrêmement proches et les adultes tchèques et slovaques sont capables de se comprendre mutuellement. Les jeunes Tchèques qui n’ont pas connu la Tchécoslovaquie peuvent avoir du mal à comprendre le slovaque, mais tous les Slovaques lisent des livres tchèques et regardent la télévision tchèque. Avec un peu d’entraînement et quand on connaît quelques trucs, si on comprend le slovaque on peut arriver à comprendre assez bien le tchèque (surtout à l’écrit).
- Une introduction aux langues slaves. Les langues slaves, parlées par plusieurs centaines de millions de personnes, sont une famille de langues assez étroitement apparentées. Il paraît que le slovaque occupe une position centrale parmi les langues slaves et que c’est la plus facile à comprendre, en moyenne, pour les autres Slaves. À vrai dire, je soupçonne que c’est une sorte de mythe nationaliste, mais le slovaque est très probablement plus facile à comprendre que le tchèque pour les autres Slaves. Quoi qu’il en soit, il est vrai que connaître une langue slave aide beaucoup à comprendre les autres : je me suis mis au russe après avoir commencé à apprendre le slovaque, ce qui m’a énormément aidé parce que je connaissais déjà la plupart des concepts importants, et quand je suis allé en Slovénie l’année dernière je pouvais comprendre une bonne partie des panneaux et des enseignes.
- Connaître la langue d’un pays que l’on visite est toujours un plus. Je ne m’étendrai pas sur les raisons de visiter ce pays, mais sachez que si vous aimez les châteaux et la randonnée, la Slovaquie est pour vous. Certains pensent que l’anglais suffit — c’est peut-être vrai si vous vous contentez de rester deux jours dans une auberge de jeunesse à Bratislava, mais si vous voulez allez ailleurs, connaître au moins un peu de slovaque rendra votre séjour beaucoup plus facile. Mais surtout, comme partout, connaître la langue locale permet de beaucoup mieux connaître la culture du pays et ses habitants. Vous avez beaucoup plus de chances de vous lier avec les habitants si vous leur parlez dans leur langue.
- Les Slovaques sont toujours agréablement surpris quand ils entendent un étranger parler leur langue, même quelques mots. J’ai eu droit à des compliments à la banque et chez le coiffeur, et d’une manière générale les réactions ont toujours été positives. Il paraît que dans certains pays (comme les Pays-Bas et la Suède) il est difficile de pratiquer la langue parce que les gens répondent en anglais. En Slovaquie, je n’ai pas ce problème : je connais pas mal de gens qui parlent mieux anglais, espéranto ou français que je parle slovaque, mais (à quelques exceptions près) ils me répondent en slovaque quand je veux leur parler en slovaque.
Je recommande aussi la lecture de cet article sur l’intérêt d’apprendre une langue rare.
C’est difficile ?
Les langues slaves ont la réputation d’être difficile, et à première vue, c’est vrai que le slovaque peut sembler difficile :
- C’est une langue à déclinaisons, c’est-à-dire que la forme des noms, adjectifs et pronoms change en fonction de leur fonction ans la phrase. « Je suis à Bratislava » se dit « Som v Bratislave », mais « Je vais à Bratislava » se dit « Idem do Bratislavy ». Il y a six cas, avec quatre principaux modèles de déclinaison des noms pour chacun des trois genres, sans parler des adjectifs, des pronoms et des numéraux.
- L’aspect des verbes est un concept assez difficile à comprendre pour les francophones (et probablement pour tous ceux qui ne parlent pas une langue slave) : à un verbe français correspond une paire de verbes slovaques, l’un dit imperfectif et qui exprime une action en cours ou incomplète, et l’autre dit perfectif, qui exprime une action terminée.
- Le français et le slovaque appartiennent à la même famille, mais des milliers d’années d’évolution séparée ont rendu la grande majorité des mots apparentés méconnaissables, et il faut donc apprendre beaucoup de vocabulaire qui ne ressemble à rien de connu. On voit la ressemblance entre plein et plný, mais c’est un cas rare ; qui se douterait que cent et cœur ont la même origine que leurs équivalents slovaques respectifs, sto et srdce ?
Mais on peut aussi être optimiste et considérer quelques raisons pour lesquelles le slovaque n’est pas si difficile :
- On prononce comme on écrit : une fois que l’on connaît l’alphabet et quelques règles d’orthographe, on sait comment prononcer correctement la grande majorité des mots que l’on rencontre, et la plupart des exceptions sont des mots étrangers. D’ailleurs, la différence entre le slovaque écrit et le slovaque parlé n’est pas aussi grande que, par exemple, en français, en tchèque ou au finnois.
- Il n’y a pas d’articles : pas besoin de s’embêter avec le, la, un ou des, les Slovaques se débrouillent très bien sans.
- Les conjugaisons sont dans l’ensemble bien plus simples qu’en français : il n’y a que deux temps à apprendre, le présent/futur et le passé, et les terminaisons sont assez régulières. Tous les autres temps sont formés à partir de ces deux-là.
- Les genres sont faciles à apprendre. Bon, c’est vrai que ce serait plus simple de ne pas avoir de genre du tout plutôt que trois, mais dans l’immense majorité des cas on peut deviner le genre d’un mot à sa terminaison, contrairement à des langues comme le français où l’allemand dans lesquelles il y a tellement peu de règles qu’il faut apprendre le genre de chaque nom.
- La prononciation : je suis peut-être bizarre, mais je ne trouve pas le slovaque très difficile à prononcer. Les seuls sons qui peuvent être difficiles pour un francophone sont h, ch et r. Et même si vous n’arrivez pas à rouler les r, ce n’est pas trop grave : j’ai déjà rencontré des Slovaques incapables de prononcer ce son et qui utilisent une sorte de r français à la place.
- Vous connaissez déjà pas mal de mots : c’est valable pour la plupart des langues d’Europe (et même des langues hors d’Europe), qui partagent beaucoup de vocabulaire gréco-latin. Vous n’aurez aucun mal à deviner le sens des mots televízia, republika, atmosféra, kilometer et oceán.
- Ça reste une langue indo-européenne, c’est-à-dire que de nombreux concepts seront familiers à quelqu’un qui parle français. Le vouvoiement et le tutoiement fonctionnent comme en français ; il y a des adverbes, des temps et des adjectifs qui s’accordent, ce qui peut parfois sembler difficile, mais au moins vous ne devez pas vous habituer à utiliser des suffixes au lieu de mots séparés et à construire des parties de phrases dans l’ordre inverse du français, comme c’est le cas en hongrois.
En fait, beaucoup de choses ne sont pas particulièrement difficiles à apprendre, mais elles prennent simplement du temps. Même les déclinaisons ne sont pas si terribles : apprendre par cœur des tableaux de déclinaison n’a aucun sens, c’est avec de la pratique que l’on s’y fait.
Comment l’apprendre ?
L’inconvénient, quand on apprend une petite langue, c’est souvent le manque de ressources disponibles. Quand j’ai commencé, j’ai dû utiliser des livres en anglais parce qu’il n’y avait presque rien en français. Si vous comprenez l’anglais, je recommande Colloquial Slovak avec lequel j’ai commencé. Mais on trouve aujourd’hui de plus en plus de ressources en français, surtout sur Internet :
- Le Guide de conversation slovaque d’Assimil (intitulé Le Slovaque de poche dans les éditions précédentes) est une bonne introduction à la langue et il est très utile pour faire du tourisme en Slovaquie.
- Slovake.eu est un site multilingue et gratuit avec des cours de plusieurs niveaux avec sons et vidéos, des explications sur la grammaire et des informations sur la Slovaquie. Je ne suis peut-être pas très objectif parce que l’organisation où je travaille est à l’origine de ce site et que j’ai fait une bonne partie de la traduction française, mais je le trouve très bien fait.
- J’utilise ce dictionnaire en ligne ; la partie français-slovaque n’est pas terrible parce que les traductions sont listées sans explications, mais le dictionnaire unilingue slovaque est très bon.
- Je m’efforce d’améliorer les articles de Wikipédia en français sur le slovaque ; on y trouve maintenant des explications détaillées sur les déclinaisons et les conjugaisons qui peuvent être utiles à ceux qui ont un niveau plus avancé.
- On trouve aussi des cours de slovaque sur Memrise, mais je n’ai jamais essayé ce site.
Enfin, si vous n’avez pas de Slovaque à votre disposition pour pratiquer, je recommande fortement les sites Lang-8 pour vous faire corriger à l’écrit et italki pour trouver quelqu’un avec qui faire un échange linguistique sur Skype.
Un peu de musique
Un bon moyen d’apprendre une langue, c’est d’écouter de la musique. Voici donc quelques artistes plus ou moins connus et plus ou moins récents (avec un lien vers l’une de leurs chansons les plus connues) :
- TEAM, des rock stars en Tchécoslovaquie.
- Elán, un groupe de pop rock actif depuis 1968 (même si les membres ont changé plusieurs fois). Je crois que toutes leurs chansons parlent d’amour.
- Desmod, un groupe de rock plus récent qui, il me semble, parle aussi beaucoup d’amour.
- Horkýže Slíže, un groupe de punk rock aux chansons souvent satiriques.
- Hrdza, un groupe de musique folklorique.
- Tublatanka, un groupe de rock.
- No Name, encore du rock.
- Polemic, un groupe de ska et reggae.
- Katarína Knechtová, connue entre autres pour avoir chanté dans le groupe de pop rock Peha.
- Jana Kirschner, une chanteuse de pop.
- Zuzana Smatanová, de la pop que j’entends de temps en temps à la radio.
- Adam Ďurica, de la pop que j’entends de temps en temps à la radio.
- Kristína, de la pop que j’entends de temps en temps à la radio.
- IMT Smile, du rock que j’entends de temps en temps à la radio.
- Mária Čírová, une chanteuse de pop et R’n’B. Elle a chanté une fois sur la place principale de ma ville et a plutôt fait un bide…
J’espère vous avoir appris des choses intéressantes sur une langue que peu de gens connaissent, voire vous avoir donné envie de l’apprendre. Si c’est le cas, veľa šťastia !
Salut,
Tout d’abord, merci pour tes références à mon site. J’en suis touché.
Ensuite, c’est un article intéressant et complet pour qui veut apprendre le slovaque. Je ne manquerai pas de le faire circuler dans un futur proche.
Un détail cependant : je crois que le slovaque est une langue slave occidentale et non orientale.
Il n’est d’ailleurs pas exclu que je fasse un crochet par Bratislava en août. Si c’est le cas, j’apprendrai au moins quelques formules de base !
Merci pour ton commentaire. Effectivement, le slovaque est une langue slave occidentale, je viens de corriger l’erreur.
Bonjour !
J’ai moi même des origines slovaques et polonaises et je me demande laquelle de ces 2 langues apprendre. J’avoue que la prononciation polonaise m’effraie même si le polonais est beaucoup plus parlé que le slovaque.
J’aimerais avoir votre avis sur ce dilemme qui m’empêche de progresser dans l’une ou l’autre de ces langue.
Merci.
Effectivement, le polonais est beaucoup plus parlé, ce qui fait qu’il y a plus de ressources pour l’apprendre. Le polonais m’a aussi l’air un poil plus difficile que le slovaque (du point de vue de la grammaire et de la prononciation), mais c’est peut-être parce que je ne connais pas assez bien le polonais pour bien comparer. Les deux sont de toute façon aussi éloignés du français, donc pour un francophone il ne doit pas vraiment y avoir de différence significative. Je pense que ce qui compte le plus, c’est quelle langue (ou quel pays) vous préférez.
J’ai les 2 origines en moi alors ce n’est pas facile de préférer un pays. Après, il est vrai aussi que j’ai connu ma famille slovaque mais pas ma famille polonaise même si ma maman connaissait mieux le polonais.
D’un point de vue linguistique, je trouve le slovaque plus prononçable et les mots plus « jolis ». DE mes 2 noms de famille, je préfère mon nom slovaque.
Cependant, le polonais est beaucoup plus répandu et serait peut être plus utile même en France. Bref, je reste dans l’indécision, mais j’avoue que quand j’apprends le polonais, la prononciation me fait vite abandonner.
J’ai les 2 origines en moi alors ce n’est pas facile de préférer un pays. Après, il est vrai aussi que j’ai connu ma famille slovaque mais pas ma famille polonaise même si ma maman connaissait mieux le polonais.
D’un point de vue linguistique, je trouve le slovaque plus prononçable et les mots plus « jolis ». DE mes 2 noms de famille, je préfère mon nom slovaque.
Cependant, le polonais est beaucoup plus répandu et serait peut être plus utile même en France. Bref, je reste dans l’indécision, mais j’avoue que quand j’apprends le polonais, la prononciation me fait vite abandonner.
En défintif, je préfère le slovaque même si je regrette qu’il soit beaucoup moins parlé que le polonais et j’aime les 2 pays. Pas simple tout ça.
avez vous fait votre choix ?
Je ne peux vous donner que mon avis personnel: je suis français j’ai commencé apprendre le polonais vers l’age de 25 ans .
il n’y avait pour moi aucun doute que si j’apprenais une langue slave ce serait celle la .L’accent systematique sur l’avant derniere syllabe rend cette langue accessible.La prononciation n’est pas si difficile une fois ch, sh, j, ve assimilés
c’est a dire cz, sz, rz,d avec un petit accent , w etc..
on peut se faire comprendre très rapidement contrairement au russe.
voila.
Bonjour.
Je n’ai pas encore fait mon choix.
Mais la prononciation polonaise me bloque un peu notamment dans certain prénoms slaves. EXemple : Stanislas en français devient Stanislav en slovaque prononcé comme cela s’écrit et Stanislaw en polonais mais sauf que là on le prononce Stanisoif, pas très joli, je trouve. Le l barré est trop présent et dans dans ce cas la prononciation Stanisoif n’est pas très jolie. Idem pour le prénom Christophe qui est plus joli en slovaque qu’en polonais je trouve. Enfin, vous allez me dire ce ne sont que des détails mais disons que ce sont ces différentes trouvailles sonores qui orientent un peu mon choix.
J’espère vous relire très vite et vous remercie de m’avoir répondu.
Bonjour.
Moi je suis polonais, et je trouve que le slovaque et le polonais se ressemble pas mal.
Un polonais peut facilement comprendre un slovaque, malgré qu’il y a quelque différences.
Salut, je suis tombé sur ton article en cherchant les différences entre les différentes langues slaves. J’apprends le croate en ce moment et je trouve ça franchement difficile toutes les déclinaisons. Jusqu’à présent je ne m’étais frotté qu’à des langues assez simples pour les francophones (français, espagnol et italien). Je me rends compte que l’apprentissage ‘passif’ n’est pas jouable pour une langue comme ça. Bref, je suis agréablement surpris en lisant ton article de voir qu’il y a des choses qui se disent pareil (ou presque) entre le slovaque et le croate, car même si c’est intéressant de parler une langue rare, c’est quand même bon à savoir qu’elle peut être utile ailleurs que dans le pays. Au cas où ça t’intéresse, j’ai écrit le bilan de mon apprentissage des langues sur mon blog, ici : http://roadcalls.fr/comment-apprendre-une-langue/ Peut-être que tu te reconnaîtras (ou d’autres lecteurs) dans les difficultés (et les petits bonheurs) que je traverse 🙂
En attendant je vais continuer de découvrir ton blog !
A bientôt !
Jérémy
Salut ! J’ai une question concernant le site slovake.eu
Pourquoi les mots des niveaux b1 et b2 ne sont pas traduits en français?
Pour la musique on peut aussi citer :
Dara Rolins / Katarína Knechtová / Kristína Peláková
Ah ! Je viens de voir que deux d’entre elles étaient dans ton article! Désolé ::)
Cela m’étonne que tu cites le finnois comme une langue dont l’écrit correspond peu à l’oral. J’ai suivi des cours de finnois, et la prof nous vantait que prononciation et écrit étaient très proches, et de mémoire c’était vrai (sauf pour la différence entre a et ä que je n’ai jamais réussi à entendre, mais ça viendrait peut-être si je m’y remettais sérieusement et atteignait un meilleur niveau que celui que j’avais alors, car évidemment j’ai tout oublié).
C’est vrai qu’en finnois (d’après ce que je sais) on prononce comme on écrit et inversement. Mais ce que je voulais dire, c’est qu’il y a une différence assez importante entre la langue littéraire et la langue quotidienne, un peu comme en français où on écrit « Que pouvons-nous faire ? » mais dans une situation normale on dirait plutôt « On peut faire quoi ? » ou « Qu’est-ce qu’on peut faire ? »
Il y a un article à ce sujet sur Wikipédia en anglais, apparemment il y a pas mal de différences dans la grammaire et la prononciation et ça dépend des régions.