En janvier, j’ai commencé à apprendre le russe. C’est la troisième langue slave que j’essaie d’apprendre, après le polonais et le slovaque.
Le peu de polonais que j’avais appris a été remplacé par le slovaque, mais maintenant, les rares fois où j’essaie de produire une phrase en slovaque, je pense en russe… Le manque de pratique y est aussi pour quelque chose (je n’ai quasiment plus utilisé le slovaque après être parti de Slovaquie).
Bref, je pense que maintenant mon russe est bien meilleur que mon slovaque (quand je ne l’avais pas encore oublié). Je retrouve en russe certaines difficultés du slovaque (et probablement de toutes les langues slaves) : l’aspect verbal reste un concept étrange et difficile à comprendre, et les verbes peuvent recevoir de nombreux préfixes qui indiquent parfois des nuances insaisissables ou qui leur donnent un sens totalement différent, donc le vocabulaire a l’air infini.
Mais il y a aussi des différences (dont des faux amis). Les déclinaisons semblent être une difficulté insurmontable du russe, mais je trouve qu’en fin de compte elles ne sont pas si impossibles à apprendre (je pense être capable de décliner correctement la plupart des mots, même si je dois réfléchir un peu), et globalement plus simples qu’en slovaque. Par contre, là où le russe est beaucoup plus difficile, c’est la prononciation : presque toutes les consonnes peuvent être dures ou molles, et il est difficile d’apprendre à les prononcer correctement (en slovaque il y a aussi des consonnes considérées molles et dures, mais le concept est un peu différent et beaucoup plus simple). Mais le plus compliqué, c’est l’accent tonique : il est important parce qu’il permet de distinguer certains mots et influence la prononciation des voyelles (A et O se prononcent de manière identique quand ils ne sont pas accentués). Et dans pas mal de mots, il change de position quand on décline ou conjugue. Et évidemment, l’accent tonique n’est pas indiqué à l’écrit, et il faut donc l’apprendre pour chaque mot (il y a quand même quelques règles, et avec un peu d’expérience on peut quelquefois deviner). En comparaison, en slovaque (et même en polonais), il suffit d’apprendre l’alphabet et quelques règles d’orthographe pour savoir prononcer correctement presque tous les mots.
En parlant d’alphabet, l’alphabet cyrillique n’est pas si compliqué (il est même très simple, comparé à beaucoup de choses en russe), même si je dois faire plus d’effort que pour lire l’alphabet latin. C’est difficile seulement quand il faut déchiffrer une écriture manuscrite, parce que plusieurs lettres ont une forme différente et beaucoup de gens écrivent très mal.
Malgré tout ça, je progresse : je peux avoir une conversation en russe (si mon interlocuteur fait quelques efforts pour parler pas trop vite) et comprendre des textes en m’aidant d’un dictionnaire (Wikipédia en russe, c’est super : la langue utilisée est plutôt simple, parce qu’il n’y a pas d’expressions ou de mots familiers).
Voici les ressources que j’ai utilisées pour apprendre le russe (l’avantage du russe par rapport aux autres langues slaves, c’est qu’on trouve beaucoup plus de matériel d’apprentissage) :
- Le Russe sans peine (de chez Assimil) : très bien pour débuter, je le recommande à ceux qui veulent apprendre le russe, mais ce n’est évidemment pas suffisant (ils disent qu’on est censé atteindre un niveau B2 avec ce livre… très drôle).
- Russe : méthode intégrale (Harrap’s) : je ne l’ai pas trouvé extraordinaire, je ne le recommanderais pas.
- Ce podcast est très bien, la fille qui le fait parle assez lentement et elle explique les mots compliqués avec des mots simples, ce qui fait que je comprends presque tout.
- Ajout du 7 mars 2013 : je viens de découvrir un autre podcast, d’un niveau un peu plus avancé. La femme qui le fait parle plus rapidement que dans le podcast précédent, et elle fait des émissions courtes pour enseigner des expressions familières.
- On peut trouver quelques sites expliquant la grammaire russe, comme celui-ci.
- Colloquial Russian 2 : je trouve ce livre très bien pour progresser. Malgré le titre la langue utilisée n’est pas vraiment familière, et je ne trouve pas les textes très intéressants, mais il aborde plusieurs notions avancées dont la plupart des livres pour débutant ne parlent pas en détail (les différents modèles d’accentuation, les participes, les nombres).
- Le dictionnaire multilingue de Yandex : il paraît que Yandex, c’est mal, mais je trouve leur dictionnaire bien fichu.
- Multitran : ce dictionnaire est moins pratique à utiliser, mais il connaît parfois plus de mots que Yandex.
- Le Wiktionnaire russe : pour la plupart des mots, il y a un tableau avec la conjugaison ou la déclinaison, l’accent tonique est marqué et l’équivalent perfectif ou imperfectif des verbes est indiqué.
- Pour le vocabulaire, j’utilise Anki, un logiciel libre de répétition espacée (j’y ai déjà mis plus de mille mots…).
En ce qui concerne la pratique dans le monde réel, je suis allé plusieurs fois à une soirée polyglotte russe à Paris. Mais surtout, je vais en Russie dans trois semaines.
Cool !
[…] est vrai que connaître une langue slave aide beaucoup à comprendre les autres : je me suis mis au russe après avoir commencé à apprendre le slovaque, ce qui m’a énormément aidé parce que je […]