Résumé de l’été

Ce blog est en train de mourir peu à peu, si tant est qu’il ait été un jour vivant. Mon dernier article date d’il y a trois mois, tout comme le dernier commentaire (en excluant le spam bien entendu). Pourtant, j’ai fait plein de choses intéressantes, cet été. Je vais donc les résumer pour les trois personnes qui doivent me lire.

J’étais donc en Slovaquie pour un stage, et j’ai passé une semaine en Ukraine. Deux jours après mon retour à Partizánske (la ville slovaque où je faisais mon stage), je suis reparti en Hongrie, pour rendre visite quelques jours à une amie espérantiste près de Győr (une ville du nord-ouest de la Hongrie, donc assez proche de là où j’étais). Je crois d’ailleurs m’être fait entuber dans le car entre Bratislava et Győr, parce qu’il était beaucoup plus cher que les autres cars en Slovaquie, et qu’il ne m’a pas déposé à la gare routière de Győr comme je m’y attendais, mais dans une station-service avant la ville. (Je m’en suis sorti en partageant un taxi avec deux autres passagers aussi perdus que moi, on a dû se comprendre en allemand.)

J’ai donc visité la région : Győr, l’abbaye de Pannonhalma et le palais de la famille Esterházy (ça ressemble à Versailles en plus petit). Ce qui était aussi intéressant, c’est que la famille qui m’a hébergé parle espéranto : c’est la langue maternelle des deux enfants. Bien sûr, ils parlent aussi hongrois (plus souvent qu’espéranto d’ailleurs), mais comme j’étais là ils ont parlé espéranto plus souvent pour que je comprenne.

Palais Esterházy
Le palais Esterházy à Fertőd

À la fin de la semaine, je suis allé directement à une rencontre d’espéranto (encore une), un peu différente des autres : Somera Esperanto-studado, soit « cours d’espéranto d’été ». Vu que c’est organisé par l’association chez qui je travaillais, j’ai dû y participer pour aider. C’était en Slovaquie, à Nitra. Dans le bus entre Bratislava et Nitra (qui était bondé), j’étais à côté d’un espérantiste qui allait à la même rencontre, et aucun de nous ne le savait. Il m’a même demandé en sortant si je savais où était le bus nº 2 et j’ai répondu que je ne savais pas — tout ça en slovaque. On a été assez surpris en se retrouvant après.

Cette rencontre n’était pas tout à fait comme celles auxquelles j’avais participé : moins de jeunes, moins de gens que je connaissais, plus de débutants. Et j’ai dû trimballer des photocopies et des vidéoprojecteurs. Il y avait des cours le matin, des conférences et des excursions l’après-midi et des concerts le soir. Et plusieurs dégustations de vin — une activité apparemment appréciée pendant les rencontres d’espéranto, et j’ai du mal à comprendre parce que je les trouve tous aussi dégueu les uns que les autres.

Bisons européens
Des bisons européens dans un bled qui s’appelle Topoľčianky

Après cette semaine-là, je suis revenu à Partizánske pour travailler (c’était ça le but du séjour, à la base). J’ai donc touché à plusieurs projets : j’ai notamment fini la traduction en français de Slovake.eu, site pour apprendre le slovaque et s’informer sur la Slovaquie. Je traduisais quand je pouvais à partir de l’original slovaque (en m’aidant au besoin de la traduction déjà faite en espéranto ou anglais), ce qui m’a beaucoup aidé à apprendre la langue. J’ai aussi commencé un nouveau projet de site Internet en espéranto : un site de recettes végétariennes (ce qui aurait sûrement du succès en Espérantie). Malheureusement depuis mon départ de Slovaquie je n’y ai pas touché et mes anciens collègues ne m’ont pas demandé le code pour que quelqu’un le continue. C’est dommage, j’espère que le projet n’est pas mort, parce que c’est intéressant et je suis plutôt content des résultats que j’ai réussi à atteindre.

Et puis la troisième semaine d’août, je suis allé à une troisième rencontre d’espéranto. Pourquoi pas ? J’avais le temps et l’argent (ça revient beaucoup moins cher quand le trajet coûte une dizaine d’euros et qu’il n’y a pas besoin de prendre l’avion). C’était en Hongrie, dans un village qui s’appelle Búbánatvölgy (il paraît que ça veut dire « la vallée du malheur »), à côté d’Esztergom — une ville au bord du Danube et reliée à la Slovaquie par un pont.

De Partizánske, à vol d’oiseau, ça faisait 100 km mais le trajet m’a pris plus de six heures. Les trains slovaques ne sont pas chers, mais ils sont lents. J’ai dû changer une fois pour aller à Štúrovo, la ville slovaque en face d’Esztergom. Je me suis retrouvé assez perdu quand le bus que j’avais l’intention de prendre n’est pas arrivé. J’ai fini par demander au guichet de la gare comment faire pour y aller, on m’a conseillé le taxi (j’étais plutôt content d’arriver à expliquer mon problème et à comprendre ce qu’on me racontait en slovaque). À ce moment-là deux espérantistes tchèques ont débarqué d’un train et nous avons pris un bus pour le centre-ville de Štúrovo et nous avons traversé le pont et la frontière à pied.

Esztergom est une très jolie ville, avec une belle cathédrale au sommet d’une colline d’où on voit bien le Danube (le côté hongrois est d’ailleurs plus beau que le côté slovaque).

Cathédrale d’Esztergom
La cathédrale d’Esztergom

Panorama du Danube
Une partie de la vue qu’on a du haut de la cathédrale

Cette rencontre était, elle aussi, différente de celles auxquelles j’avais participé avant. Il y avait moins de monde, l’ambiance était plus familiale, quoi que ça puisse vouloir dire. J’ai aussi eu des cours de hongrois, et les Hongrois étaient impressionnés par mon accent (même si je sais juste répéter des phrases et je ne connais que peu de mots). Ça doit venir du fait que j’arrive à prononcer tous les sons hongrois sans beaucoup de difficultés et que je pense savoir imiter la mélodie assez particulière des phrases hongroises.

Bref, après ce séjour, je suis rentré à Partizánske pour les deux dernières semaines où il n’y a pas eu grand-chose de particulier. Et puis à la fin des douze semaines de mon stage, je suis rentré en France, où j’ai enfin pu parler normalement en français (et pleurer en voyant le prix des transports en commun). En somme, ça a été un très bon été. Je ne pouvais pas espérer mieux pour ma mission à l’étranger, obligatoire pour l’école. D’un point de vue professionnel, certes, ce n’était peut-être pas extraordinaire (j’ai quand même appris des trucs en développement web), mais le but du stage à l’étranger est surtout de savoir s’adapter à un nouvel environnement et à connaître une autre culture, et de ce côté-là j’ai été servi. J’ai passé plusieurs semaines d’affilée sans voir personne qui comprenne le français, j’ai rencontré plein de gens de divers pays, j’ai appris une nouvelle langue — à un niveau certes assez basique, mais c’est plus enrichissant que pour mes camarades qui ont fait leur stage à l’étranger au Viêt Nam ou en Thaïlande et qui, au bout de deux mois, ne savaient dire que « bonjour », « riz » et « poulet » dans la langue locale. Et puis je me suis habitué à quelques éléments de la culture locale (même si j’ai souvent déjeuné au restaurant chinois…) — où est-ce que je peux trouver du Kofola en France ? Et il faudrait que j’essaie un jour de faire des šúľance au pavot

Pendant ces trois mois, j’ai presque oublié à quel point c’est extraordinaire d’avoir des contacts avec des gens de plein de pays, de parler à un Hongrois ou un Russe sans avoir l’impression que c’est un étranger. Pendant une bonne partie de mon stage, dans le bureau où je travaillais nous étions cinq d’autant de pays différents, avec cinq langues maternelles différentes (bon, quatre et demie, il y avait un Tchèque et un Slovaque), on se comprenait sans problème et ça nous paraissait à tous parfaitement normal (je ne suis pas sûr qu’à Partizánske ils aient l’habitude de voir autant d’étrangers d’un seul coup).

Ceux qui disent « L’espéranto, personne le parle et ça sert à rien » n’imaginent pas à quel point ils se trompent. Quand je me suis dit il y a presque cinq ans « Tiens, si j’apprenais l’espéranto ? », j’étais très loin de me douter où ça me conduirait. Et je suis certain que mes aventures sont loin d’être terminées.

4 commentaires

  1. j’hallucine! bravo franchement ! véro viens juste de passer ton blog parce que je parlais de mon charabia improvisé pour me faire comprendre en inde et à auroville
    j’espère que tu apprécie la chance que tes parents t’offrent de te laisser expérimenter ta vie!! quand je pense le mal que j’ai eu pour pouvoir voyager en france sans les miens !! et mon premeir voyage à l’étranger enfin cette année!! t’es plein de ressource!! j’te connais peu mais déjà j’adorai ton tableau des lettres dans ta chambre que j’ai partagé avec mes enfants! bravo!! peut-être un jour rendez vous sur une rencontre speranto si les pères de mes enfants ou les juges les libèrent de leurs sorties du territoires… à partir de quel âge tes parents t’ont ils fait voyager?

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